Colloque « La charité et le bien commun »

09 avril 2018

Dans son Encyclique Caritas in veritate, Benoît XVI donne à la charité une nouvelle étendue : « La charité est la voie maîtresse de la doctrine sociale de l’Église. (...) Il [l’amour] est le principe non seulement des micro-relations : rapports amicaux, familiaux, en petits groupes, mais également des macro-relations : rapports sociaux, économiques, politiques ».

Ce qui était donné à la loi naturelle, en particulier dans l’ordre politique, se restreint au profit d’une vertu sur-naturelle. Comment alors penser les exigences propres de la politique ? Que signifie précisément ici le mot de charité ? Comment articuler charité et justice, charité et bien commun ? Jusqu'où vont les exigences de la charité face aux migrations dont l'Europe est la destination ?  

D'un autre côté, celui de l'esprit du temps, la charité n'a plus guère bonne presse. Elle est supplantée en quelque sorte par la doctrine humanitaire, aujourd'hui si puissante. Un "intellectuel" non-croyant (Alain Minc) disait récemment ceci : au fond l’Église n'est plus qu'une grande ONG. L'affirmation dénature évidemment l’Église et ses missions, elle illustre un risque de confusion dont on trouve des traces dans les propos des chrétiens et jusqu'à ceux parfois des princes de l’Église. Ne faut-il pas s'attacher à bien marquer ce qui rapproche et ce qui distingue ou oppose charité et humanitarisme?

Ces questions sont difficiles, on ne saurait évidemment prétendre y répondre pleinement. Mais la confrontation, au cours de ce colloque, entre théologiens, philosophes et économistes peut nous permettre, on l'espère, de gagner quelque peu en discernement.