Une ancienne soutient une thèse sur les peintures monumentales et le culte des saints

09 mars 2023

Arrivée en 2012 à l’ICES, dans la promotion Jean-Marie Pelt en licence d’histoire, parcours patrimoine, Claire Boisseau a poursuivi ses études à l’Université de Poitiers en Master Civilisation, Histoire, Patrimoine et Sources choisissant de se spécialiser en histoire de l’art médiéval. En 2022, elle a soutenu sa thèse de doctorat sur le thème : Ad coronam, peintures monumentales et culte des saints au XIe siècle à Saint-Savin-sur-Gartempe. Nous l’avons interrogé sur son parcours universitaire et professionnel, et sur son souvenir de sa vie d'icessienne.

Claire Boisseau photographiée par Lisa-Oriane Crosland
Claire Boisseau photographiée par Lisa-Oriane Crosland

Bonjour Claire, depuis ta licence d'histoire à l'ICES, quel a été ton parcours universitaire ?

« Après ma licence d’histoire à l’ICES (Parcours patrimoine), je suis partie pour Poitiers où, inscrite à l’Université de Poitiers, j’ai suivi le master Civilisation Histoire Patrimoine et Sources, choisissant de me spécialiser en histoire de l’art médiéval. Mon directeur de recherche, maître de conférences HDR, dirigeait alors un programme de recherche sur les peintures murales de l’abbatiale de Saint-Savin-sur-Gartempe (XIe siècle, UNESCO). Il m’a demandé, pour mon mémoire de master, de travailler sur des peintures très effacées de l’édifice, pour l’étude desquelles j’ai réalisé des relevés stratigraphiques. Ces relevés m’ont permis d’identifier le personnage représenté dans la chapelle axiale : saint Marin de Maurienne. Face à ce succès, j’ai poursuivi ce travail dans le cadre de ma thèse de doctorat afin d’approfondir la question, jusqu’alors inexplorée, de la représentation des saints sur les peintures murales de Saint-Savin-sur-Gartempe. J’ai soutenu cette thèse le 24 novembre 2022 à Poitiers. Elle est intitulée précisément : Ad coronam, peintures monumentales et culte des saints au XIe siècle à Saint-Savin-sur-Gartempe. 

En tant que médiéviste, je tiens à rappeler que l’art chrétien, notamment médiéval, est souvent mal compris. On le réduit souvent à une prouesse technique admirable, mais son message est bien plus riche. Ne pas tenir compte de sa portée spirituelle, théologique ou liturgique, c’est passer à côté de l’essentiel. »

Pourquoi avoir choisi l'ICES pour y commencer tes études ?

« Sortant d’un BAC Littéraire, je souhaitais faire de l’histoire, initialement pour parfaire ma culture générale. Mon choix s’est porté sur l’ICES pour plusieurs raisons : le cadre d’étude est idéal pour travailler sereinement, l’enseignement en histoire y est réputé, l’accompagnement individuel des étudiants est mieux assuré en raison de leur nombre raisonnable par promotion. Étant originaire de Nantes, un argument géographique s’ajoutait puisque j’ai de la famille à La Roche-sur-Yon et que je n’avais pas l’intention de m’exiler à l’autre extrémité de la France. »

Quels sont tes meilleurs souvenirs à l'ICES ?

« Les stages d’archéologie expérimentale à Vairé organisés par Madame Cazacliu-Essirard avec le GVSPA. Cela m’a donné le goût du terrain. Mais aussi ses cours d’histoire de l’art. J’ai très vite réalisé que l’histoire des idées et l’histoire politique, bien que très intéressantes, n’étaient pas pour moi. C’est la raison pour laquelle je me suis redirigée vers l’histoire de l’art en arrivant à Poitiers. »

Quel est ton parcours professionnel ?

« Mes cinq années de thèse à l’Université furent l'occasion de diversifier mes compétences professionnelles, puisqu’en parallèle de ma thèse j’ai enseigné en tant que vacataire au sein du département histoire de l’art de l’Université de Poitiers. J’ai également exercé pendant un an en tant qu’ingénieure d’études à la photothèque du CESCM (Centre d’études supérieures de civilisation médiévale), laboratoire de recherche auquel j’étais rattachée pour ma thèse. Enfin j’ai beaucoup travaillé dans la médiation culturelle puisque j’ai exercé en tant que guide saisonnière à l’abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe ou au baptistère Saint-Jean de Poitiers. Aujourd’hui, ma situation professionnelle n’est pas définitive : je travaille toujours comme guide saisonnière à l’abbaye de Saint-Savin, mais j’attends les résultats des concours du CNU et du CNRS auxquels je viens de candidater. »

Crédit : Joaquin Ossorio Castillo
Crédit : Joaquin Ossorio Castillo