Entretien de Jean-Pierre Deschodt, auteur de La face cachée du socialisme français (Cerf,2019) sur FigaroVox. Une enquête démontrant les influences des premiers socialistes français, plus proche de la pensée d'Auguste Comte ou de Pierre-Joseph Proudhon que celle de Karl Marx.
Habilité à diriger des recherches, directeur du département Histoire à l'Institut catholique de Vendée (ICES), Jean-Pierre Deschodt, membre du CRICES, a notamment publié :
- La terre, l'or et le sang : L'année 1917 (en codir. avec Jean-Paul Bled, SPM, 2018)
- De Tannenbeg à Berlin (en codir. avec Jean-Paul Bled, SPM, 2017)
- La crise de juillet 1914 et l'Europe (en codir. avec Jean-Paul Bled, SPM 2016)
- La face cachée du socialisme français (Cerf, 2019)
[FIGAROVOX] : Pourquoi publier une contre-histoire du socialisme français ? La recherche à son sujet est-elle trop parcellaire ?"
Il m'est apparu à la lecture des Principes socialistes du député collectiviste Gabriel Deville, que ce dernier s'opposait à la « grève militaire » prônée par de nombreux internationalistes en qualifiant ce procédé tactique de « nationalisme à rebours ».L'idée m'est alors venue de considérer le socialisme comme l'envers du nationalisme, et ce qui pouvait constituer un cadre conceptuel utile pour mesurer leurs thèses respectives, en particulier sur les questions sociale et nationale. La portée des objections socialistes deviendrait comme la contre preuve du programme nationaliste.
On trouve une démarche analogue dans les premières pages du livre de l'économiste Leroy Beaulieu paru en 1885, consacrées au collectivisme, ce dernier étant cette fois opposé au libéralisme. Naturellement, il ne s'agissait là que d'une démarche méthodologique et non pas d'établir une vérité politique quelconque par la critique de son contraire (ce qui était le but de Leroy-Beaulieu). La vérité politique, voici le piège qui s'est refermé sur l'historiographie du socialisme français, (...)"