Pierre-Olivier Maquart, entomologiste “L’ICES m’a permis de construire des bases solides”

16 novembre 2020

Vendéen d’origine et passionné par l'étude des insectes depuis son plus jeune âge, pour Pierre-Olivier Maquart, la poursuite d’études universitaires en biologie était une évidence. De l'ICES à l'Institut Pasteur du Cambodge, il nous présente son parcours de globe-trotteur entomologiste.

Étudiant en biologie à l'ICES

De l'ICES à l'Université de Rhodes...

"J’ai entrepris une Licence de Biologie à l’ICES de 2007 (Promotion Hugues Arnaud Meyer) à 2010, avec une spécialisation en biologie des organismes. En 2010, dans le cadre d’un échange inter-facultés, j’ai pu effectuer mon sixième semestre de licence en Afrique du Sud à l’Université de Rhodes près de Port Elizabeth, où j’ai pu suivre une spécialisation en entomologie et en zoologie Africaine.  Cette opportunité a été très enrichissante : non seulement j’ai pu renforcer mon anglais, mais j’ai pu aussi nouer des liens étroits avec des entomologistes Sud-Africains avec qui j’échange encore régulièrement, et qui ont su me faire profiter de leur expérience.

Ma formation à l’ICES m’a permis de construire des bases solides dans des domaines variés, tout en étant formé à l’utilisation de technologie de pointe, ce qui me fût très utile dans la suite de mon cursus."

 

Pierre Olivier Marquart, ancien de l'ICES
Pierre Olivier Maquart, ancien étudiant de l'ICES

Docteur de l'Université de Stirling

De l'Afrique du Sud au Ghana en passant par l'Écosse et la Thaïlande...

"Je suis parti à l’Université de Rennes 1 pour faire ma première année de Master en Écologie fonctionnelle, comportementale et évolutive, puis à l'Université de Poitiers pour terminer ma formation en Master. Dans ce cadre, j’ai pu effectuer un second stage en Afrique du Sud, au musée IZIKO du Cap, en entomologie « pure et dure ». J’ai pu approfondir mes connaissances en phylogénie (étude des liens existant entre espèces apparentées) et en taxonomie (décrire, classer et nommer les organismes vivants). J'ai ainsi pu décrire 8 nouvelles espèces de guêpes.

A l’issue de cette expérience j’ai continué mes études en faisant un Doctorat à l’Université de Stirling en Écosse. Mon sujet portait sur l’utilisation d’une larve de mouche, la Black Soldier Fly, pour convertir des déchets organiques en source de protéines durables pour l’aquaculture. Dans cette optique, je suis parti au Ghana où j’ai dû concevoir, puis construire une usine de production d’insectes. Ensuite, après une escale de quelques mois en Écosse, je suis parti en Thaïlande où j’ai continué mes recherches dans une ferme piscicole de production de Tilapia."

Chercheur en entomologie médicale et vétérinaire

A l'Institut Pasteur du Cambodge...

"A la fin de mon doctorat, j’ai eu l’opportunité de rejoindre l’unité d’Entomologie médicale et vétérinaire à l’Institut Pasteur du Cambodge.  Basé à Phnom Penh, j’y étudie à présent l’effet du changement d'utilisation des sols, comme la déforestation ou l'urbanisation, sur les différentes espèces de moustiques et le risque d’émergence de nouvelles maladies en résultant.

En parallèle, je publie régulièrement dans la revue « Insectes » publiée par l’OPIE (Office pour les insectes et leur environnement) et depuis quelques années, essaie de transmettre ma passion au travers d’expositions, comme « Extraordinaires Coléoptères » au Musée des Confluences à Lyon, ou de livres.

Récemment, nous avons publié avec Denis Richard La vie des Coléoptères d’Europe (2019) aux éditions Delachaux & Niestlé, puis cette année, deux ouvrages portant sur la raréfaction des insectes, sujet Ô combien d’actualité : L’adieu aux Insectes (Ülmer) et Il faut sauver nos insectes ! (Delachaux & Niestlé)."

Pierre-Olivier Maquart, chercheur de l’Institut Pasteur du Cambodge à AngkorWat
Pierre-Olivier Maquart, chercheur de l’Institut Pasteur du Cambodge à AngkorWat

Propos recueillis par Cyril Pasquier