Amaury Gomart est un ancien étudiant de l’ICES en droit-histoire. En 2020, il a créé l’association Arcade qui propose à des groupes d’amis de partir quelques jours en été pour apporter une aide à la restauration et à l’entretien d’un lieu de patrimoine : château, église, abbaye... L’association organise également la découverte de la région et la rencontre de ses habitants, à travers des actions simples : visites aux personnes seules, concert dans l'église, rencontre d’un artisan, etc.
" Patrimoine : la reconstruction matérielle sera vaine si elle ne va pas de paire avec une reconstruction des liens qui unissent les français."
Quel est votre parcours depuis votre double-licence à l'ICES ?
"Après l’ICES, j’ai pris une année de césure formidable. Après un petit job en Angleterre et un stage à Bruxelles où j’ai beaucoup appris, j’ai été durant sept mois en Service civique dans l’association Le Rocher qui œuvre au cœur des cités et quartiers populaires français, pour accompagner les jeunes et leurs familles. Une expérience véritablement formatrice. Cette année, je suis en Master 1 de Droit public général à Paris I."
Pourquoi avez-vous créé cette association ?
"Cela fait quelques années que nous réfléchissions avec un ami à un projet qui aurait du sens. Petit à petit est née l'idée d’apporter notre aide pour la restauration du patrimoine bâti. Nous ressentions en même temps le besoin de nous rendre disponibles pour vivre des moments gratuits et de créer des liens avec les habitants, en toute simplicité. À ce titre le patrimoine est une porte d’entrée idéale."
Avez-vous déjà expérimenté votre projet ?
"L’été dernier nous avons motivé quelques copains pour aider un couple à réhabiliter une ancienne abbaye cistercienne. Ce fut une très belle expérience de restauration entre amis. Après ce “chantier test”, nous avons voulu poursuivre en nous mettant à la disposition de hauts lieux du patrimoine. Notre association permet d’unifier l’organisation de différents chantiers proposés et d’allier la restauration matérielle et la création du lien social."
Quelle conviction portez-vous à travers cette initiative ?
"Nous sommes persuadés que les jeunes ont de l’or dans les mains et qu’ils peuvent se rendre utiles pour le patrimoine de notre pays. Le monde a besoin de personnes qui se donnent et c’est motivant de se retrouver entre amis ! À notre mesure, nous souhaitons à travers cette initiative assurer une nouvelle jeunesse aux "vieilles pierres". Nous ne voulons pas être de simples "gardiens de ruines" pour citer Denis Tillinac. Si nous ne sommes certes pas les sauveurs du patrimoine, nous croyons cependant fermement qu'il y a beaucoup à apprendre autour des vieilles pierres et il a beaucoup à faire. Nous croyons aussi qu’il faut aller au-delà de la reconstruction matérielle. Si celle-ci est nécessaire, elle serait vaine si elle n’allait pas de paire avec une construction patiente mais efficace des liens entre les personnes.
Nous sommes jeunes et, pour beaucoup, nous avons grandi en ville. Même si nous avons passé nos vacances à la campagne nous ne connaissons pas vraiment le milieu rural. C'est pourquoi, en plus d'aider à la restauration et à l'entretien du patrimoine, nous voulons qu'il y ait, en toute simplicité, une véritable rencontre entre les jeunes et les habitants du coin. La jeunesse peut apporter sa joie et son espérance et recevoir aussi beaucoup des anciens...
Prenons l’exemple des gargouilles de Notre-Dame de Paris. Elles sont là depuis des centaines d'années, ce sont de véritables chefs-d'œuvre et pourtant la plupart sont à peine visibles. Elles sont l'œuvre d'artisans dont on ne connaît pas le vécu. Sans elles, Notre-Dame ne serait pas vraiment Notre-Dame. Alors, comme ces sculpteurs anonymes, à notre échelle, nous pensons que chaque morceau du patrimoine français mérite ne serait-ce qu'un petit coup de pinceau. Notre travail ne sera pas forcément visible, ni très éloquent, mais il sera un maillon entre des hommes et l'histoire."
Allez-vous venir en Vendée avec l’association Arcade ?
"Nous espérions avoir pour cet été un chantier en Vendée. Ce n’est pas le cas pour l’instant. Nos 3 chantiers actuels sont dans le Berry, la Marne et le Vaucluse. Mais, en tant que Vendéen j’espère bien pouvoir venir aider à restaurer un lieu du patrimoine local !"
Pour rejoindre ou aider financièrement l'Association ARCADE, ou leur proposer un chantier...