Jeune auteur passionné d’Histoire, Jacques de Villiers, revient sur son parcours et ses études. Il est actuellement étudiant à l'ICES au sein du master d’Histoire vivante. Son premier roman, Le Bâtard du Roussillon, témoigne de sa volonté de faire revivre le passé avec justesse et intensité, en s’inspirant notamment de la figure mystérieuse de Philippe le Bel.
Quel est votre parcours universitaire et pourquoi avoir choisi le master d'Histoire vivante de l'ICES ?
Originaire du bocage et marqué par un séjour en Russie, j'ai commencé mes études en classe préparatoire littéraire à Blomet puis à la Sorbonne en histoire. J’ai ensuite rejoint l’ICES pour le master d’Histoire vivante que je termine actuellement. J’ai toujours eu un goût prononcé pour l’Histoire, sa mise en scène et le vivier d’imaginaires qu’elle offre à qui veut bien s’intéresser à elle.
Par ailleurs, j'ai choisi le master d’Histoire vivante de l’ICES pour allier passion, créativité et formation professionnalisante, sans s’enfermer dans une approche purement académique.
Comment en êtes-vous venu à l’écriture et pourquoi avoir choisi la figure de Philippe le Bel ?
J’ai toujours aimé écrire, car j’ai très vite découvert que la plume élève l’esprit si l’on peut dire, et que le fait de coucher sur le papier des histoires, des doutes, des idées et des hypothèses revêt une double fonction salvatrice : d’abord parce qu’il libère l’esprit, ensuite parce qu’il le structure. Ce goût de l’écriture est donc assez vite devenu une évidence toute personnelle. Quant au Bâtard du Roussillon, ce projet est né de recherches universitaires à la Sorbonne, avant de devenir un projet passionné mêlant rigueur historique et liberté créative.
Philippe le Bel me fascine tant par son mystère, que son règne entre tradition féodale et centralisation étatique, et par le paradoxe entre sa foi profonde et ses choix politiques radicaux. C'est une figure complexe, idéale pour nourrir un roman historique riche en tensions humaines et morales.

Comment s'est écrit ce livre ?
J’ai mis un an à écrire mon roman, après six mois de recherches historiques. Il aura fallu un an supplémentaire pour lui faire passer toutes les étapes jusqu’à la publication. J’ai notamment travaillé avec Olivier Amiel afin d’avoir un regard extérieur sur le roman, qui m’a été extrêmement utile. La très grande qualité de l’équipe de la maison d’édition Fayard m’a également permis de bénéficier d’une vérification à tous les niveaux, jusque dans les détails historiques les plus pointus pour que rien ne vienne en abîmer la vraisemblance.
Pour assurer la crédibilité du roman, je me suis appuyé sur des archives et des chroniques d’époque, soucieux d’éviter tout anachronisme, tant dans le fond que dans l’atmosphère des lieux et des personnages.
Je me suis également inspiré de Maurice Druon et ses rois maudits. Paul Féval ou Alexandre Dumas ont joué aussi un rôle prépondérant dans la façon d’imaginer des personnages traversant leur époque et naviguant entre les Grands du royaume. D’autres auteurs m’ont inspiré par leur savoir-faire dans la création d’univers visuels, picturaux, auquel je suis particulièrement attaché, Lewis ou Timothée de Fombelle par exemple. Mon inspiration principale demeure toutefois Michel Zévaco, à travers la formidable saga des Pardaillan que je recommande chaudement à tous les lecteurs !


Comment se passe la promotion du livre ?
La promotion du livre se déroule en plusieurs étapes, du service de presse aux plateaux de télévision. J’ai la chance d’être accompagné par l’éminent Guillaume Bazaille et son équipe pour cette promotion qui se déroule bien. Je réalise qu’il y a un vrai goût, une vraie appétence pour les romans médiévaux qui donnent à voir plus vrai que des romans de fantasy, dont la qualité est d’ailleurs parfois remarquable.
Que souhaitez-vous faire après votre master ?
Plusieurs chemins s’ouvrent peu à peu, sans certitude à l’heure actuelle. Une chose est sûre, je n’abandonnerai ni la mise en valeur spectaculaire de l’Histoire, ni l’écriture !
Je suis, par ailleurs, déjà au travail sur la suite de ce roman que je rêve comme l’introduction d’une grande saga sur le règne de Philippe le Bel ! Je n’en dirai pas plus, mais il se déroulera en France, cinq ans après les événements de la croisade d’Aragon…
Un conseil à un étudiant qui rêve d’écrire un jour, lui aussi ?
L'œuvre parfaite n’existe pas, et si la huitième ou neuvième version de la page est celle qui est publiée, cela ne veut pas dire que c’est la version parfaite. Il faut croire à son roman ou son ouvrage quel qu’il soit pour écrire. Peut-être que cela ne donnera rien, mais c’est seulement après avoir essayé que l’expérience nous l’apprend. Penser qu’on n’est pas à la hauteur avant d’avoir pris la plume, c’est se condamner soi-même à une incompétence que rien ne prouve.
Mon conseil ? Ose, et sois sans scrupules : l’art est imperfection, et c’est précisément ce qui en fait la beauté !