Henri Buffeteau a été étudiant en droit à l'ICES entre 2004 et 2007. Il raconte son parcours à Romane Lesauvage, actuellement étudiante à l'ICES en double licence sciences politiques-anglais lors d'un cours de journalisme.
De ses débuts à l'ICES jusqu'à son arrivée au cabinet militaire du Ministre des Armées, Henri Buffeteau incarne la détermination et la dévotion envers autrui. Son parcours, ponctué de défis, met en lumière les valeurs fondamentales du service et du dépassement de soi. Ce vendéen partage sa progression avec authenticité et passion.
Des débuts mouvementés
A 38 ans, Henri Buffeteau en a parcouru du chemin vers l'excellence au sein des forces armées françaises. Après avoir entamé une préparation militaire à Saint-Cyr-l’Ecole, il rejoint l’ICES en cours d’année afin d’y entreprendre une licence de droit. Vendéen d’origine, il était naturel pour lui de se diriger vers cet établissement. Malgré une moyenne générale de zéro au premier semestre car il arrive en début de deuxième semestre, il en garde d’excellents souvenirs. « Je retiens de l’ICES une grande liberté, tout en étant assez bien encadré. Je me suis senti dans un petit cocon. » Sa détermination s'illustre lorsqu'il se prépare au concours de Saint-Cyr tout en poursuivant sa licence de droit. Il intègre cette institution de renom pour trois ans et rejoint le deuxième régiment étranger de parachutistes, à Calvi, après une année au sein de l’école d’application d’infanterie.
Ainsi, poussé par sa volonté de dépassement de soi, Henri Buffeteau assume des responsabilités croissantes, d'abord en tant que chef de section, puis en tant que commandant d'une unité de 175 hommes. Sa persévérance le conduit ensuite à l'État-Major des Armées à Paris, où il est affecté au Centre de Planification et de Conduite des Opérations, moteur du suivi des opérations militaires à travers le monde.
Il réussit alors le concours de l'École de Guerre, véritable pivot pour accéder à des responsabilités supérieures, le menant à sa position actuelle au sein du cabinet militaire du Ministre des Armées.
De nobles valeurs au cœur d’un engagement inébranlable
Meneur d'hommes par vocation, Henri Buffeteau porte en lui la volonté de conduire et de servir. Suivant les pas de son grand-père et de son père, tous deux officiers, il s'efforce d'être au service des autres et de la Nation, inspiré par la devise familiale : « Fort pour servir. » Ce père de trois enfants évoque la naissance en lui des principes fondateurs de son ambition : « J’ai été élevé avec pour valeur principale le service et le sens de l’autre. L’attention à autrui a toujours été l’un des piliers de ma famille. »
Toute sa carrière a été forgée par une quête incessante de dépassement de soi et de détermination. Si son objectif n’est pas d’atteindre à tout prix les plus hautes fonctions de l’institution, Henri Buffeteau aspire à donner le meilleur de lui-même dans ce qu’il entreprend : « Mon objectif est de poursuivre ma progression pour prendre un maximum de responsabilités tant que je me considère au niveau des exigences qui sont demandées. Tant que je sens que je remplis les objectifs et les conditions attendus par le système, je continue. »
Des expériences éprouvantes
Au cours de sa carrière, le Vendéen a été confronté à diverses rudes expériences qui ont contribué à renforcer son engagement et son sens des responsabilités. Il explique ainsi que le rapport à la peur dans le milieu militaire est complexe. Paradoxalement, le moment où il a eu le plus de frayeurs était lors d'un entraînement en mer, de nuit, alors qu'il menait un exercice de débarquement en kayak avec une trentaine de légionnaires. Cette nuit-là, la mer était extrêmement agitée: « Je suis arrivé sur la plage et j’ai vu des kayaks avec personne dessus, j’ai vu des sacs qui flottaient, et là je me suis dit que je n’aurais jamais dû faire cet exercice. [...] J’ai couru dans l’eau en pensant que l’un de mes légionnaires s’était noyé, mais c'était juste un sac qui flottait. Jusqu’à ce que je puisse faire le compte de mes 30 hommes, j’ai eu vraiment peur. »
Cependant, durant les missions les plus intenses, comme en République centrafricaine où les balles sifflaient au-dessus de lui et de ses hommes, le chef de bataillon a trouvé une sérénité surprenante. « J’étais tellement préoccupé par la manœuvre que j’étais en train de conduire que la peur ne m’a pas traversé l’esprit. » Il affirme que sa plus grande fierté est celle de constater l’entière confiance que ses hommes placent en lui : « Quand vous voyez les balles physiquement au-dessus des têtes de vos hommes, que vos légionnaires sont sereins et continuent à tirer en riposte, conformément aux ordres donnés, [...] vous vous dites que vous avez atteint un niveau de confiance réciproque dont vous pouvez être fier. Tout cela est le fruit d’un travail collectif, d’une préparation ensemble. »