L'objet de ce colloque, organisé par le CRICES (Centre de recherches de l'ICES) est de revenir sur la notion de personne au sens où en parle Marcel Mauss dans son article de 1938, « Une catégorie de l'esprit humain : la notion de personne, celle de moi », pour retracer ses origines, observer quelques-unes de ses extensions majeures, et tenter d'analyser ses évolutions récentes.
Mauss oppose la personne moderne à l'antique idée de l'individu, jouant son rôle dans un groupe social qui d'abord figure seul l'unité légitime : il montre comment, de la Rome classique au XVIIIe siècle qui sacralise l'individu et ses droits, la notion met en Occident des siècles à s'élaborer, spirituellement, moralement, philosophiquement, politiquement, jusqu'à y devenir la nouvelle unité fondamentale.
À l'occasion de ce colloque on pourra se demander si cette notion, moins invétérée qu'on ne le pense généralement, plus occidentale qu'universelle, peut-être plus proprement latine qu'européenne, n'est pas remise en question par la mondialisation, les modes contemporains de la communication ou les conceptions dites « trans-humanistes », au profit d'un rééquilibrage entre les deux grandes conceptions de l'unité, groupe ou individu « personnalisé ».
