Plus qu’une œuvre de sensibilisation et de promotion, les étudiants voient dans la culture sourde et malentendante, l’opportunité d’une aventure intellectuelle et humaine à l’image de l’université.
Promouvoir la culture sourde et malentendante dans le milieu universitaire
Au sein des 40 associations étudiantes dynamiques de l'ICES, l'association Inouïe promeut la culture sourde et malentendante à travers des cours de langue des signes, des conférences, des campagnes de sensibilisation...
Le projet est né, il y a trois ans, de la rencontre de trois étudiants avec des personnes sourdes et malentendantes. Le collectif s’est mué en association et compte aujourd’hui 22 adhérents. L’association prend de l’ampleur, de plus en plus d’étudiants des diverses formations s’y intéressent et souhaitent participer aux cours.
Une association structurée et organisée
Comme toute association, Inouïe possède un bureau et des adhérents qui se s’investissent dans ces actions :
- des interventions en écoles, collèges, lycées, préparation des conférences…
- des cours de langue des signes hebdomadaires dispensés par un intervenant extérieur, Yannick Loison, professeur atteint de surdité. Les cours peuvent accueillir jusqu'à 20 étudiants.
La présidente d’Inouïe, Cléa Moinard, étudiante en 3e année de science politique / anglais, souhaite y associer des étudiants de première année pour que la transmission d’un savoir-faire se fasse :
"L’association, Inouïe s'auto-finance. L’ICES apporte son soutien pour l’organisation d’événements,
pour le développement de partenariat et, si besoin, un appoint financier."
L’apprentissage de la langue est ouvert à tous les étudiants de l’ICES. Cette année, 5 étudiants en échange international à l’ICES en font également l’expérience. À la rentrée 2022, deux groupes de niveau seront proposés (débutants en L1, initiés L2-L3). De même, Inouïe a l’intention d’ouvrir des cours aux auditeurs libres.
Quelle est la spécificité de la langue des signes française (LSF) ?
La langue des signes française (LSF) est une langue fondée sur la gestuelle et l’image. La grammaire de la LSF permet d’exprimer plusieurs idées simultanément, différence fondamentale avec la grammaire française linéaire.
Pour constituer une phrase, les mots-gestes suivent un ordre précis, à savoir : temps, lieu, sujet et action. La pensée visuelle des sourds demande une mise en scène systématique de ce qui se dit : il faut planter un décor, y introduire les personnages, pour qu’enfin l’action se déroule.
« Bien plus qu’une leçon de logique, c’est une leçon de vie » Cléa Moinard
Un panel de projets variés...
Si l’association Inouïe fait le relai de la culture sourde et malentendante à l’ICES à travers des cours, d’autres projets vont voir le jour :
- Une table ronde “Vivre avec la surdité ” (mercredi 19 janvier 2022), avec un jeune atteint de surdité, un intervenant du Grand’R qui souhaite organiser des spectacles pour sourds et malentendants, un représentant départemental et une éducatrice spécialisée.
- La projection d’un film au cinéma Le Concorde, en compagnie d’Emmanuelle Laborit (comédienne française et ambassadrice de la LSF)
- Une campagne de sensibilisation et témoignages dans les écoles, collèges et lycées, et auprès de celles et ceux qui se destinent à des formations aux métiers de l’enseignement.
« La LSF,
c’est aller à l’essentiel »
Cléa Moinard
Lors du confinement de novembre 2020, Inouïe a mobilisé les associations de l'ICES pour envoyer un mot signé à tous les étudiants.