Membres du CRICES, Éric Pomès, doyen de la Faculté de droit et d’économie-gestion de l’ICES et Matthieu Grandpierron, directeur de la licence Science politique de l’ICES sont les co-auteurs de deux articles portant sur le sujet de la crise ukrainienne et du conflit actuel avec la Russie, plaçant la recherche de l’ICES au coeur de l’actualité.
"La crise ukrainienne et l’UE : une Europe indépendante est-elle encore possible ?"
Cet article publié en anglais dans Newsletter In Depth Volume 19 – Issue 3 du Center for European and International Affairs (Université de Nicosie -Chypre) invite à se questionner sur la volonté et la capacité de l’Europe d'être réellement indépendante vis-à-vis des États-Unis sur tous les plans : économique, géopolitique et industriel.
“La question de l'indépendance stratégique est un vieux serpent de mer qui remonte aux fondements mêmes de l'Union européenne. Ses pères fondateurs, Jean Monnet en tête, partageaient des liens troubles avec la puissance américaine. Les États-Unis avaient besoin d'un marché intérieur de substitution pour résoudre leur crise de surproduction de l'après-guerre. Depuis la création de l'OTAN, tout projet d'armée européenne hors du contrôle de l'OTAN a été étouffé.
Par ailleurs, l'Europe occupe une place sans ambiguïté dans la pensée géopolitique américaine : celle d'une tête de pont contre l'Union soviétique, puis la Russie. Brzezinski parlait de la vassalisation de l'Europe dans son livre Le grand échiquier. Avec la présidence de Donald Trump et les critiques virulentes à l'encontre de l'OTAN, la marge de manœuvre de l'Europe s'est accrue et l'OTAN a été qualifiée de "mort cérébrale". La volonté d'indépendance de l'Union européenne, marquée notamment par la volonté de développer une défense autonome, semble s'être estompée face à la politique étrangère de l'administration Biden et par l'opération militaire spéciale russe en Ukraine.[...]”
"Penser les fausses nouvelles, au-delà des effets de mode"
Cet article publié dans la revue Conflits (n°39, mai-juin 2022) invite à regarder en détail l’évolution des relations internationales dans cette zone sensible de l’Europe.
“Depuis la chute de l'URSS, la dimension politique des institutions internationales a été quelque peu occultée en raison d'une approche essentiellement technique et normative de l'ordre international à travers les thématiques de la gouvernance et de l'État de droit. Le conflit ukrainien doit être l’occasion de mener une réflexion approfondie sur le fonctionnement de la scène internationale.[...]
[...] La crise ukrainienne, depuis 2014, démontre que, contrairement à l’idée dominante, les institutions internationales ne sont ni neutres ni objectives. La sélection des faits, leur lecture, le choix des interprétations retenues conduisent à des positions juridiques qui pourraient être différentes si ces choix avaient été autres.”