Le fonds patrimonial de la bibliothèque universitaire de l’ICES
À la bibliothèque universitaire, une salle est réservée aux collections patrimoniales afin de mettre en valeur et de préserver les ouvrages antérieurs à 1918. Ce fonds, constitué en majeure partie par des acquisitions (1), des dépôts (2) et des dons (3), contient aujourd'hui près de 10 000 livres, dont plus de 1 000 imprimés aux XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles.
Une infographie détaillée est disponible pour en savoir plus sur le contenu du fonds patrimonial :
La consultation des ouvrages se fait uniquement sur place et sur rendez-vous.
(1) Fournisseurs : Frères de St Gabriel Boistissandeau, Frères de St Gabriel La Hillère, Rolland (abbé Jean)
(2) Dépositaires : Bibliothèque de l'Evêché, Carmel de la Fouchardière, Collège Richelieu, Frères de Marie Immaculée
(3) Donateurs : Pères montfortains, Sœurs de la Sagesse
Les autres fonds spécifiques de la BU
De nombreux dons sont venus étoffer le fonds de la bibliothèque au fil des années. De par leur importance, certains sont différenciés du fonds général de la bibliothèque. À l’exception du fonds Chavagnes, du fonds patrimonial et du fonds polonais Ambroise Jobert, les fonds spécifiques sont en accès libre :
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Bibliothèque de l’Évêché de Luçon
Provenance : Dépôt de 1993, ce fonds provient de la Bibliothèque de l'Évêché de Luçon. Mgr Baillès, évêque de Luçon (1846-1856), démissionnaire, fut exilé à Rome où il collabora à l'Index, à la Propagande, et participa au concile Vatican I. Bibliophile distingué, il réunit une importante bibliothèque léguée à sa mort à son ancien évêché.
Caractéristiques : Ouvrages d'histoire, de littérature et fonds régional du 19e siècle, notamment des ouvrages de Louis Brochet et Benjamin Fillon, estampillés : "Louis Brochet Architecte Fontenay-le-Comte".
Exemples d'ouvrages : |
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Collège Richelieu de La Roche-sur-Yon (Fonds sciences du Petit Séminaire de Luçon)
Provenance : Dépôt du Collège Richelieu de La Roche-sur-Yon. Ce fonds provient du Petit séminaire de Luçon.
Caractéristiques : Ouvrages de théologie et de sciences naturelles.
Exemples d'ouvrages : |
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Frères de Saint Gabriel, bibliothèque du Boistissandeau (Les Herbiers)
Provenance : Acquisition de 2001, ce fonds provient de la bibliothèque du Boistissandeau.
Caractéristiques : Fonds religieux et régional, certains ouvrages portent des étiquettes "M. Bourbon, au Bois Tissandeau, par Les Herbiers, Vendée" ou "M. Bourbon, conseiller de préfecture, à Bourbon-Vendée (Vendée) ».
Exemples d'ouvrages : |
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Frères de Marie Immaculée
Provenance : Dépôt effectué en 2002, par les Pères de Chavagnes (Vendée).
Caractéristiques : Fonds de droit canonique, de théologie et de patristique provenant de la bibliothèque de Monseigneur Gustave Gallot (secrétaire de Monseigneur Baillés), bibliophile qui a séjourné à Rome de 1856 à 1875. La plupart des ouvrages sont des éditions italiennes qui lui ont été offertes ou achetées pendant ce séjour. Ce fonds est composé d'environ 500 ouvrages datés des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.
Exemples d'ouvrages : |
Qu’est-ce que le fonds Chavagnes ?
Le fonds Chavagnes est un fonds ancien constitué d’ouvrages du 17e et 18e siècle en théologie et droit canonique.
En France, les Fils de Marie Immaculée sont souvent plus connus sous le nom de « Pères de Chavagnes ». Chavagnes-en-Paillers, en effet, une ville du bocage vendéen (3.000 habitants), est à la fois le berceau et le centre historique de la congrégation.
C’est là que repose le Père Baudouin, son fondateur. C’est là, dans la maison Sainte-Marie, que des générations de jeunes firent leur « juvénat » (le petit séminaire des religieux), que le Conseil Général de la congrégation a son siège, qu’ont lieu les rencontres internationales et les chapitres généraux, que les Pères âgés prennent leur retraite.
En 2002, les Pères de Chavagnes font le choix de mettre en dépôt les ouvrages anciens à la Bibliothèque Universitaire de l’ICES.
20 ans plus tard, la bibliothèque a créé une exposition virtuelle permanente qui est dédiée au fonds.
Classement du fonds Chavagnes par discipline (accès catalogue) :
- Bible (Exégèse)
- Dictionnaire
- Droit civil
- Droit de l’Église (droit canonique, droit de congrégation religieuse)
- Histoire générale
- Histoire de l’Église
- Histoire des saints - Vie des saints
- Liturgie
- Morale - Éthique
- Pères de l’Église - Patristique
Légué Par Mme Marcelle Fonfreide à la bibliothèque de l'ICES, le fonds « Le Nouveau Commerce - Bibliothèque » compte près de 3 000 références. Mme Fonfreide, pour compléter cette bibliothèque, a également offert à l'ICES la collection complète de la Revue « Le Nouveau Commerce » ainsi que les livres publiés. |
La revue « Le Nouveau Commerce »
Fondé en 1963 par André Dalmas et Marcelle Fonfreide, « Le Nouveau Commerce » a été publié sous forme de cahiers, à raison de deux numéros par an. Le dernier cahier publié, daté de 1996, porte le numéro 100.
Cette revue a succédé aux cahiers « Commerce », revue publiée par Paul Valéry, Léon-Paul Fargue et Valéry Larbaud, de 1924 à 1931. Elle s'inscrit dans la même ligne éditoriale dans la mesure où elle met aussi bien en valeur les auteurs de son époque que ceux que la postérité reconnaît déjà. Néanmoins, il est important de souligner que « Le Nouveau Commerce » publie également des écrivains peu connus. Les fondateurs témoignent leur volonté de « publier l'inconnu, le poète, le philosophe à contre-courant. Publier en dehors des modes, des chapelles et sans comité de lecture ».
« Le Nouveau Commerce » incite à la relecture d'auteurs ou œuvres oubliés. La revue s'ouvre à la littérature étrangère et publie des traductions. Celles-ci sont mises en valeur dans les cahiers puisqu'elles sont imprimées en correspondance avec le texte dans sa langue originale. Ce choix a la modernité des éditions bilingues que nous côtoyons aujourd'hui.
Pourquoi avoir un fonds Ambroise Jobert ?
Ambroise Jobert (1904-1988) fut l'un des grands spécialistes des relations entre la Pologne et la France à la période moderne. Sa science n'eut d'égale que sa modestie. Le dépositaire d'une partie de sa bibliothèque, M. François Boulêtreau, ancien directeur général de l'ICES (2005-2010), a tenu à lui rendre hommage en créant à l'ICES, avec les livres qui furent les siens, un fonds qui porte son nom et qui fasse vivre son souvenir.
Biblioteka ICES przechowuje kilkaset książek w języku polskim lub francuskim na temat Polski w kolekcji Ambroise Jobert. Prace te dotyczą głównie historii Polski w XVII i XVIII wieku.
Qui est Bernard Saint-Guily ?
Né en 1925, M. Bernard Saint-Guily débute sa carrière comme ingénieur hydrographe à l'Institut océanographique de Paris, sous la direction du Professeur Y. Le Grand, avec des travaux sur l'optique de l'eau de mer. Ensuite, ses recherches s'orientent vers de nouveaux domaines : les courants marins induits par le vent. L'ensemble de ces nouvelles études fait l'objet de sa thèse de doctorat d'État soutenue en 1955.
À partir de 1956, il devient chargé de recherches, puis maître de conférences au sein du Laboratoire d'océanographie physique du Professeur H. Lacombe au Muséum National d'Histoire Naturelle. Désormais, ses recherches vont s'axer sur la dynamique des courants marins : force de Coriolis et force d'inertie, circulation et diffusion verticales, ondes de gravité.
Ces ouvrages permettent d'étoffer le fonds de la bibliothèque notamment dans les domaines de l'analyse mathématique, de la mécanique céleste, de la physique mathématique, de l'hydrodynamique et de l'aérodynamique.
Qui était François-Georges Dreyfus ?
Le Professeur François-Georges Dreyfus était un historien français, agrégé et professeur d'histoire et de science politique à l'université de Strasbourg, directeur de l'Institut d'études politiques (1969-1980), du Centre d'études germaniques, laboratoire du CNRS (1965-1985) et de l'Institut des hautes études européennes (1980-1992). Il devint, à partir de 1990, professeur émérite de l'université Paris IV-Sorbonne.
Qu’est-ce que le fonds « Emmanuel Le Roy Ladurie » ?
Le Professeur Emmanuel Le Roy Ladurie a donné une partie de sa bibliothèque de travail à l'ICES (plus de 3 000 ouvrages en histoire).
Qui est Emmanuel Le Roy Ladurie ?
Le Professeur Le Roy Ladurie était un historien moderniste français, professeur au Collège de France dont il occupa la chaire d'histoire de la civilisation moderne de 1973 à 1999 et membre de l'Académie des sciences morales et politiques de l'Institut de France depuis 1993. Il fut également administrateur général de la Bibliothèque Nationale de France de 1987 à 1994.
Présentation de la collection
Issue d’un don de l’association diocésaine de l’évêché de Luçon, la collection de mandements épiscopaux et de lettres pastorales est répartie au sein de 295 volumes, sur une période allant de 1747 à 1774 (2 volumes), de 1801 à 1900 (196 volumes), puis de 1900 à 1967 (97 volumes) – avec absence de volume entre 1905 et 1916 (consulter le détail des volumes). Elle est quasiment complète et couvre l’ensemble des diocèses français, y compris ceux d’outre-mer. Elle constitue ainsi une source d’informations considérable sur différentes thématiques : relations entre Église et État, regard de l’Église sur divers évènements politiques et/ou militaires, influence de la religion sur la société, pratiques religieuses et mœurs de l’époque, évolution de l’enseignement, administration religieuse ou encore question romaine.
Accès par thématiques : Un inventaire a été réalisé (extrait) : l’ensemble des volumes des XVIIIe, XIXe et XXe siècles ont été détaillés (295 volumes). Pour consulter l'ensemble du document, veuillez prendre contact avec la BU. |
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Brochure de présentation de la collection |
Un mandement, définition générale :
Les mandements sont des actes émanant des évêques (ou de l’administration capitulaire lorsque le siège est vacant) qui publient, dans leur diocèse, à destination du clergé et des fidèles. Il existe plusieurs catégories :
- Les mandements et ordonnances, qui contiennent des ordres à exécuter ;
- Les lettres pastorales ou instructions pastorales, qui contiennent un enseignement, avis spirituel ;
- Les lettres circulaires, qui ne s’adressent qu’au clergé, généralement à propos de consignes sur la manière d’aborder un évènement.
Parmi les mandements, on retrouve tous les ans, dans chaque diocèse, ce qu’on appelle les « mandements de carême », supports privilégiés pour la transmission des enseignements ecclésiastiques pour les évêques en direction de leurs fidèles. Ils sont composés d’une instruction pastorale exhortant à la conversion des cœurs, prescrivant divers enseignements sur la foi et les mœurs voire l’actualité du moment. Cette première partie est suivie d’une seconde, juridique, un dispositif communiquant les règles et prescriptions matérielles pour l’observation du carême (jeûne, abstinence…).
Hormis les circulaires, ces actes sont généralement lus à la messe. Cette lecture constitue parfois le seul moyen pour les habitants, surtout dans les campagnes, d’avoir connaissance des évènements extérieurs. La portée de ces actes y est ainsi plus importante.
Origine et évolution des mandements aux XIXe et XXe siècles
Ces actes permettent notamment d’observer l’évolution des relations entre Église et État – pouvoir spirituel et temporel – entre collaboration, censure ou autonomie. Ils sont une source d’informations considérable sur l’évolution de la société, des mœurs et pratiques religieuses, sur l’influence de l’Église et de la religion, mais également sur des évènements politiques et militaires de l’époque.
Divisions religieuses en France après la Révolution française
Avec la Constitution civile du clergé, en 1790, une nouvelle division des circonscriptions ecclésiastiques est établie : un évêché pour un département, regroupés en arrondissement ecclésiastiques (83 départements, 76 évêchés et 10 évêchés métropolitains). Une nouvelle distribution des diocèses est décidée avec le Concordat de 1801 : dix archevêchés et cinquante évêchés sont établis. Cette division religieuse reste en vigueur jusqu’en 1905, avec quelques modifications (évêchés supprimés ou rétablis). La départementalisation est plus forte au XXe siècle, mais l’Église est plus libre de choisir ses propres centralités. La région parisienne est découpée en 1964, conduisant à un réajustement diocésain, se calquant sur les nouveaux départements.
Une liste complète des divisions ecclésiastiques (XIXe-XXe siècles) à retrouver juste ici.
Et pour aller plus loin, une bibliographie-webographie non exhaustive de ressources en lien avec le sujet.
Présentation du fonds
La bibliothèque universitaire de l’ICES a réuni depuis 1996, un important fonds pédagogique comprenant plus de 1 600 ouvrages scolaires et parascolaires s’étendant de la première moitié du XIXe siècle (1832) au XXIe siècle. Ce fonds a été constitué grâce aux dons d’institutions : l’Institut l’Aubépine, le collège Richelieu, la Congrégation des Soeurs de la Sagesse, mais aussi de particuliers comme André Duret, René Renou… La majorité des ouvrages composant le fonds a été donnée par la communauté des Frères de Saint Gabriel, congrégation religieuse issue des compagnons de Montfort fondée par Saint Louis Grignion de Montfort à Saint-Laurent-sur-Sèvres. Cette communauté s’est dotée d’une mission d’éducation en France et à travers le monde (Afrique, Canada, …) par l’enseignement et la rédaction de manuels.
Le fonds pédagogique est d’une grande richesse pour plusieurs raisons :
- grande diversité de documents : manuels, livres du maître, cahiers pratiques, livres de lecture, cahiers de vacances…
- représente toutes les matières enseignées : histoire, géographie, morale, mathématiques (arithmétique, géométrie, cosmographie), sciences physiques et sciences de la vie et de la terre, français, philosophie, rhétorique, latin, grec, langues vivantes (anglais, espagnol, allemand, italien) et les arts plastiques.
- tous les niveaux scolaires : maternelle, primaire, collèges, lycées, certificat d’études primaires, ENS…
À noter, le fonds possède une particularité : la présence d’ouvrages scolaires utilisés en Afrique francophone au XXe siècle.
Ce fonds est une source documentaire importante mise à disposition des chercheurs et des étudiants, mais également consultable par l’ensemble des personnes s'intéressant au sujet de l’éducation et de l’enseignement en France, ou bien encore sur l’évolution de la société du XIXe-XXe siècle.
Pour en savoir plus :
Dossier d'analyse du fonds des manuels scolaires | Inventaire général |
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Infographies |
Le système scolaire français aux XIXe et XXe siècles
Organisation du système éducatif en France
Au XIXe siècle, deux types de systèmes scolaires cohabitent en France : les écoles primaires où sont généralement scolarisés les enfants dits “du peuple” et les établissements secondaires, plus rares et payants, accueillant plutôt des fils de notables. On parle d’ordre du primaire et d’ordre du secondaire (ces appellations ne sont pas équivalentes aux degrés de scolarisation que nous connaissons aujourd’hui). En dépit de la loi Guizot sur l’instruction primaire, votée en 1833, l’enseignement connaît une organisation lente.
Les grandes dates de la législation scolaire
L’enseignement libre en France
En 1833, la loi Guizot pose, dans l’enseignement primaire, le principe de liberté d’enseignement, qui sera consacrée et étendue à l’enseignement secondaire, par la loi Falloux en 1850. Au XIXe siècle, la distinction entre privé et public n’a pas réellement de signification religieuse et l’enseignement libre est essentiellement un enseignement laïc ou congréganiste. C’est après les lois de 1886, qui laïcise le personnel enseignant des écoles publiques, et de 1904, qui interdit aux congrégations religieuses d’enseigner, que l’Église tente de reprendre la main sur l’enseignement et que les évêques prennent en charge les écoles privées catholiques. A partir de la loi Debré de 1959, distinguant trois types d’établissements d’enseignement privé, tout établissement privé qui sollicité une aide de l’État doit accepter un contrôle de ce dernier. L’enseignement catholique est aujourd’hui largement majoritaire au sein de l’enseignement privé sous contrat.
Les livres et éditeurs scolaires
Au fil des siècles, de nombreux termes sont utilisés pour désigner les ouvrages scolaires : livres scolaires, manuels scolaires, ouvrages pédagogiques. Cependant, même s’il sont employés pour désigner la même chose, ils ne sont pas synonymes. Une confusion existe entre ces termes et notamment entre manuels scolaires et livres scolaires. Ces derniers, définis comme des “ouvrages imprimés non périodiques conçus dans l’intention de servir à l’enseignement”, ne se réduisent pas qu’aux manuels. On peut aussi y intégrer les abrégés, les syllabaires, les livres du maître et même par extension, les ouvrages parascolaires comme les cahiers de vacances… Ces livres sont des piliers du système scolaire dont le maître et l’élève se servent comme outil d’apprentissage. Au fil des siècles, les missions et les usages confiés aux livres scolaires ont évolué. De même, derrière l’utilisation faite de ces ouvrages dans les établissements scolaires, il y a une véritable législation et un marché de l’édition qui n’a cessé d’évoluer. Durant la Révolution et le Consulat, l’Etat cherche à garder le contrôle sur les contenus et sur l’édition des ouvrages. Dès le milieu du XIXe siècle, le contrôle de l’État tend à diminuer et l’édition se libéralise et revient à l'initiative privée malgré quelques tensions (2 guerres des manuels en 1882-1883 et 1907-1910) et plusieurs retours à des périodes de contrôle plus important comme pendant la Seconde guerre mondiale.
De nombreuses maisons d’éditions voient le jour face au développement de l’école devenue obligatoire et face à l’allégement de la législation permettant l’ouverture d’un marché du livre, même si ce marché reste concentré entre de grandes maisons. De grands éditeurs apparus dès la fin du XVIIIe- XIXe siècle comme Belin (1777), Hachette (1826), Delagrave (1865), Hatier (1880), Nathan (1881) et d’autres se créer au XXe siècle comme Magnard et Bordas. D’autres éditeurs sont plutôt spécialisés pour les écoles catholiques : Poussielgue Frères, devenu G. De Gigord, LIGEL (1909), l’édition de l’école (1913).
Considérés auparavant comme des objets du quotidien, les livres scolaires connaissent une véritable patrimonialisation qui s’ accompagne d’un intérêt grandissant pour l’Histoire de l’enseignement en France, ses méthodes, ses évolutions et du monde de l’édition.
En savoir plus sur les ouvrages scolaires et leurs éditeurs
Les matières scolaires
Dans le système scolaire français, de nombreuses disciplines sont enseignées. Même si les matières dispensées sont sensiblement les mêmes depuis le XIXe siècle, leurs contenus, leurs manières d’être enseignées ont pu évoluer avec le temps.
Les ouvrages scolaires présents dans le fonds sont représentatifs de ces évolutions et permettent de dégager un aperçu sur l’enseignement de chaque matière.
Français | Histoire | Géographie | Enseignement moral et civique | |||
Inventaire des manuels : |
Inventaire des manuels : |
Inventaire manuels de géographie |
Inventaire manuels d'éducation morale et civique |
Mathématiques | Sciences | Langues | Manuels africains | |||
Inventaire manuels de mathématiques |
Inventaires des manuels : |
Inventaires des manuels : |
Inventaire des manuels africains |
Le français
À l’école, le français s'installe progressivement avec l’introduction, par la loi Guizot de 1833, des “éléments de langue française” dans l’instruction primaire. Les méthodes d’enseignement du français qui se mettent en place au début du XXe siècle connaissent peu de changements fondamentaux au cours du siècle. Elles relèvent d’un double objectif : l’acquisition de la langue française et le développement d’une culture linguistique et culturelle. Dans les manuels scolaires, l’apprentissage de la langue est associé aux activités quotidiennes et s’adapte généralement au contexte d’enseignement. Le fonds de manuels scolaires comprend une large collection de 435 livres de français, ainsi que 41 manuels de philosophie. Ces manuels sont équitablement répartis entre l’école primaire, le collège et le lycée et se situent en grande partie dans la période 1940-1989. On y retrouve des ouvrages de grammaire, d’orthographe, de vocabulaire, de lecture et d’écriture. |
En savoir plus sur l’évolution de l’enseignement du français à l’école
L’histoire
Après la Première et Seconde Guerre mondiale, le roman national est remis en cause par un sentiment pacifiste qui encourage l’enseignement de l’histoire comme un vecteur de paix, universelle et extra-européenne. A cela s’ajoute, un décloisonnement des matières. Cela se traduit par exemple dans le secondaire, par l’intégration de l’histoire et de la géographie au sein des sciences humaines et sociales, comprenant déjà l’économie, la sociologie et l’instruction civique.
Le fonds de manuels d’histoire est riche de plus de 190 ouvrages, auxquels s'ajoutent 45 manuels d’Histoire-Géographie-Éducation civique-Économie, allant du milieu du XIXe siècle à la fin du XXe siècle. Les ouvrages de ce fonds permettent de comprendre comment l’enseignement de l’histoire et ses manuels tentent de répondre aux enjeux qui entourent cette discipline, mais également de dresser l’évolution de son enseignement.
En savoir plus sur l’enseignement de l’histoire, du roman national au “grand débat”
La géographie
L’association de l’enseignement de l’histoire et de la géographie est une particularité française. L’évolution de la géographie scolaire est étroitement liée avec celle de la géographie savante (ou universitaire). Des programmes de 1882 recommandant l’étude de “la France et ses colonies” à ceux de 1985 inscrivant “la France dans un cadre européen et mondial”, la géographie a connu une longue période de relative stabilité, où la géographie scolaire construit un récit territorial équivalent au roman national en histoire, suivie de nombreuses tentatives d’innovations. Le fonds possède 107 manuels de géographie, dont le plus ancien date de 1885. Ils se situent essentiellement dans la période 1940-1989 et concernent en grande partie les niveaux collège et lycée. Le fonds comprend également deux manuels publiés au Canada, ainsi qu’un livre de géographie en espagnol. |
En savoir plus sur la géographie scolaire
L’éducation civique et morale
Avec le développement de l’enseignement moral et civique, dès les années 1870, des ouvrages scolaires sont publiés : 137 entre 1882 et 1914. Certains sont de véritables succès comme Francinet (1869). En 1923, l’instruction morale et civique sont rattachées ensemble, mais ne sont enseignées que dans les cours supérieurs. Pendant le régime de Vichy, la discipline est renommée éducation morale et patriotique, mais sa forme d’origine sera restaurée en 1944 dans le primaire. C’est seulement en 1945 que la matière s’étend au premier cycle du secondaire (6e et 3e) puis en 1948 au second cycle. Dans les années 1960, encore plus dans les années 1970, cet enseignement s'essouffle : la morale est quasiment absente et l’instruction civique est limitée. Cette discipline retrouve une partie de son importance dès 1985 avec Jean-Pierre Chevènement qui réintroduit une éducation civique mais la morale reste en retrait. Dès 2008, l’éducation civique est remplacée par l’instruction morale et civique. Puis la discipline va connaître de nombreuses évolutions jusqu’à devenir la matière que nous connaissons aujourd’hui, l’enseignement moral et civique, institué en 2013.
Le fonds compte 51 ouvrages de morale et d’instruction civique, auxquels s'ajoutent 45 manuels d’histoire-géographie-éducation civique-économie, ce qui permet de dresser un tableau de l’évolution de leur enseignement.
En savoir plus sur la naissance et l’évolution d’un enseignement moral et civique
Les mathématiques
Le terme de “mathématiques” apparait pour la première fois dans la législation scolaire avec la loi Ferry de 1882. Sa place dans l’enseignement varie en fonction du contexte politique, économique et social. Dans l’enseignement primaire, où les mathématiques prennent une place plus importante, la pratique domine la théorie et inversement dans le secondaire, plutôt caractérisé comme un enseignement culturel et désintéressé. Le fonds compte 203 manuels de mathématiques, majoritairement de niveau collège et lycée. Il englobe l’ensemble des principales composantes de la matière : arithmétique, algèbre, calcul, géométrie et cosmographie. |
En savoir plus sur l’évolution des mathématiques pratiques aux mathématiques modernes
Les sciences
Comme les mathématiques, l’enseignement des sciences physiques et naturelles reflètent le système d’éducation français avec d’un côté, l’instruction primaire et son enseignement pratique et, de l’autre, l’enseignement secondaire et son instruction classique et scientifique. Pendant plus de 70 ans, les sciences sont enseignées par l’observation, à travers la célèbre “leçon de choses” et par la méthode expérimentale. L’objectif de l’enseignement des sciences consiste à initier les élèves à la méthode scientifique, mais avant tout à transmettre des connaissances concrètes. Les contenus varient selon le milieu scolaire, rural ou urbain, et le sexe des élèves. Le fonds présente 152 manuels, cahiers d’exercices et de travaux pratiques en sciences. 50% d’entre eux concernent les sciences naturelles (ou Sciences de la Vie et de la Terre). L’autre moitié concerne les ouvrages de physique et chimie. Une vingtaine de livres couvrent le niveau primaire et les cours supérieurs (essentiellement des manuels de leçons de choses et de sciences appliquées), le reste englobe les niveaux collège et lycée. |
En savoir plus sur l’introduction des sciences naturelles et physiques à l’école
Les langues
La réforme des cycles de 1902 entraîne le recul des langues anciennes au profit des langues vivantes, placées aux côtés des sciences dans un enseignement moderne plus utilitaire : auparavant au cœur de l’enseignement classique, le grec et le latin déclinent petit à petit. 248 manuels de langues sont présents au sein du fonds pédagogique : 41% concernent la langue anglaise, le reste étant réparti entre espagnol, allemand, latin et grec. On compte également un manuel d’italien, ainsi qu’un manuel de néerlandais. 5 ouvrages d’anglais concernent le niveau primaire. L’ouvrage le plus ancien du fonds, un manuel d’anglais, date de 1832, il s’agit des Cours de thèmes anglais, divisé en deux parties [...] Le tout accompagné de Notes grammaticales, pour faciliter l'application des règles de la Grammaire anglaise, et apprendre promptement à traduire le français en bon anglais, par G. Hamonière. |
En savoir plus sur l’enseignement des langues anciennes et vivantes depuis 1902
Les manuels africains
La bibliothèque universitaire de l’ICES possède plus de 80 ouvrages ayant servi en Afrique que ce soit pendant la période de colonisation française (le plus ancien date de 1944) ou bien après l’indépendance. Dans ce fonds, plusieurs matières sont présentes ainsi qu'un large choix d’éditeurs. Ce fonds permet d’observer comment la France a influencé l’enseignement en Afrique.
En savoir plus sur les manuels en Afrique francophone au XXe siècle
Divers
À noter que le fonds comprend également 4 ouvrages scolaires sur les activités artistiques et manuelles (dessin principalement).
Pour aller plus loin
Une liste non exhaustive de ressources disponibles sur les manuels scolaires et l’histoire de l’éducation.